Les familles qui ne demandent rien ou quand la
« non-collaboration » est une solution pour la famille

Gilbert Pregno
Psychologue. Formé à la thérapie familiale et au conseil organisationnel. Formateur et superviseur. Il est l’auteur de nombreux écrits et interventions sur la maltraitance, les institutions psychosociales, l’éducation et les besoins des enfants et des familles, le respect des droits humains et les questions éthiques. Il a dirigé un centre d’accueil pour enfants et adolescents en grande détresse jusqu’en 2018 (Fondation Kannerschlass) où il a créé l’École des Parents Janusz Korczak. Il est président de la Commission consultative des droits de l’Homme au Luxembourg

Mercredi 11 octobre 2023

9h15 à 17h00

Genève

Prix : Fr. 180.00

Délai d’inscription : 06.10.2023

Vous pouvez vous inscrire directement par e-mail : info[at]institutdelafamille.ch

(Important : n’oubliez pas de mentionner votre nom, prénom, adresse et No téléphone ainsi que le No ou le titre de l’atelier)

Présentation :


Il est des personnes qui, parce qu’elles portent en elles une image de soi très déficitaire, doutent de pouvoir développer plus de compétences personnelles. Elles estiment alors qu’elles n’ont pas la capacité de pouvoir influer sur le cours de leur vie et c’est presque comme si elles acceptaient, sans s’opposer, d’endurer les influences qui leur sont imposées de l’extérieur et qui impactent leur évolution. Quand on s’y intéresse de plus près, il apparait que ces personnes, et souvent aussi leur famille, portent en elles l’histoire de nombreuses interventions, caractérisée par des ruptures et des déceptions. Il se peut alors que ces personnes ne soient plus capables, par dépit, découragement ou simplement assentiment, de s’engager une nouvelle fois.  Pour elles, une des façons d’acquérir, tant soit peu, un sentiment d’identité et de se différencier, peut être de refuser l’aide qui leur est proposée, de s’y soustraire ou de s’y montrer indifférent. Ce « non » est le plus souvent articulé de façon peu claire, voire déguisée. Les professionnels perçoivent ses familles comme « résistantes », frustrantes et peu gratifiantes pour leur engagement. Cette attitude de « non-collaboration » peut néanmoins aussi être considérée par nous les intervenants comme un feedback compétent, une sorte de « solution », une réponse protectrice par rapport à un vécu qu’elles portent en elles. Le but des interventions sera alors de faire naître un espoir là où il n’y en a plus.

Lectures suggérées :


  • Conen Marie-Luise : « Unfreiwilligkeit », ein Lösungsverhalten, Familiendynamik, 24, 3, 281-297 (Traduction du titre: Le travail sous contrainte en tant que solution)
  • Hardy Guy : S’il te plaît ne m’aide pas, L’aide sous injonction administrative ou judiciaire, Collection érès
  • Masson Odette : La thérapie des patients « professionnels » de la psychiatrie. Thérapie familiale, 1, 101-114 (1983)
  • Mugnier Jean-Paul : Ces familles qui ne demandent rien(2012), Collection Fabert
  • Pregno Gilbert : Le travail avec les familles qui ne demandent rien : la non-collaboration comme une solution… Thérapie Familiale, 32, 419-436. (2011)
  • Pregno Gilbert : Approche systémique et défense des droits de l’Homme.Thérapie Familiale, 39, 271-283, (2018)
  • Pregno Gilbert : La Famille d’origine de l’intervenant : un cothérapeute souvent méconnu, 197-209, in Les Génogrammes d’aujourd’hui (Ivy Daure, Maria Borcsa), ESF, (2020)